Je n’aime pas le quotidien Libération.
Je ne l’aime pas car il s’attire une fausse image de « journal de gauche » pour attirer la sympathie du public qui se rapproche de ce côté. Et ça c’est pas bien du tout. Et de deux les sujets sont peu fouillés et superficiels.
Tout remonte il y a quelques années quand un chroniqueur a pondu ça. Et j’ai vu rouge.
Comment un journal DE GAUCHE peut-il pondre un article aussi capitaliste et hautement fallacieux que celui-ci ???
Première sornette : « Enfourchant la thématique à la mode de la gratuité communautaire« . Hé bien non Monsieur ! Vous avez tout faux. Un logiciel libre n’est pas forcément gratuit. Je vous fais une petite leçon de choses afin que vous compreniez : un logiciel libre est un logiciel dont les codes-sources sont accessibles, modifiables, et distribuables à un groupe, une « communauté d’utilisateurs ». C’est à dire qu’il n’est pas fermé à une seule entité corporatiste, il n’appartient à personne, donc renvoit aux notions de droits d’auteur. Pour parler d’un OS connu pour servir d’exemple, MAC OS X est LIBRE et PAYANT.
L’ouverture des codes informatiques peut être utile à la recherche, et le travail communautaire peut parfois contribuer à certains progrès technologiques ; mais peut-on durablement faire abstraction des enjeux économiques et notamment se mettre en marge du droit de la propriété intellectuelle ?
Il existe des entreprises dont les besoins sont spécifiques. Acheter des logiciels, des plug-ins, des widgets peut se révéler couteux en terme de temps et d’argent, la contrainte est non-négligeable ! Pourquoi ne pas prendre un outil existant pour le mettre à sa sauce, voire éventuellement le revendre sous licence GPL, bien évidemment (pour info je ne vois pas le sigle dans l’article). La pratique est de plus en plus courante en SSII.
Au niveau du particulier, les logiciels coûtent trop cher. On ne va pas me faire croire qu’il achète ses logiciels. Il y a deux alternatives :
– Il pirate les logiciels propriétaires (pas bien)
– Il cherche son alter ego libre et gratuit, qu’il peut télécharger légalement, et peut faire mumuse par la suite, de manière ludique pour y apporter des « add-ons » à sa façon. Ses compétences futures sur le marché du travail seront optimisées et VALORISÉES !!! Si il n’a pas les moyens d’acheter les licences de ses logiciels propriétaires Microsoft (Windows, Office etc) et Adobe, il ne pourra pas les utiliser, donc pas progresser, ni même transmettre son savoir à d’autres personnes (la base de l’économie c’est le FLUX), donc les entreprises perdraient des « cerveaux », où est donc ce « sacrifice du savoir » dont l’auteur nous parle !
Car c’est tout l’art du libre, il est modifiable à souhait, de l’interface de saisie du mot de passe à la création de ses propres logiciels. Des entreprises spécialisées dans l’Open-Source se sont crées, créant des postes, favorisant l’économie. C’est pourquoi il est si intéressant, et que la plupart des congrès informatiques s’adressant au grand public portent sur ces logiciels (RMLL , nous ne sommes pas seuls, l’Allemagne organise elle aussi ses journées du libre les LinuxTag …).
Il faut ouvrir les yeux : la plupart des entreprises font tourner leurs serveurs avec LINUX, APACHE, MySQL et non WINDOWS SERVER, IIS et Oracle. Parmi toutes les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé une seule faisait tourner IIS et Windows (même pas Oracle), c’était l’URSSAF … personnellement je ne fais tourner mes serveurs que sous Linux. Sinon pour mes ordis, je suis sous Windows, Linux (Ubuntu) et MAC OS X. J’ai une préférence pour ce dernier mais je trouve que tous les systèmes ont leurs avantages, leur inconvénients et ont un certain intérêt qui leur est spécifique.
Puis il ne s’agit pas de fustiger le créateur du projet GNU et de la Free Software Fundation, Richard Stallman, bien que sa personnalité soit spéciale, en le rabaissant en tant que « pape autoproclamé » : il a eu un jour un besoin à satisfaire, il a pris un code-source d’un driver d’imprimante, l’a modifié et a ensuite redistribué gratuitement ce driver retravaillé au grand public. Certes c’est une vision de partage qui se rapproche du « communisme », (voire du « communautarisme ») mais quelque part le communisme n’est-il pas un concept … de gauche, tout comme est censé être le journal « Libération » ?
Oui, les logiciels libres sont le plus souvent gratuits, mais leur gratuité favorise l’accessibilité à la connaissance, la culture, l’apprentissage, car les logiciels propriétaires pour le grand public sont couteux, et c’est la raison première du crackage desdits logiciels, et cette dernière notion, par contre, fusille l’économie ! Ils sont le plus souvent plus stables au niveau de la programmation car les bugs sont vite corrigés. Pour moi, c’est ça qu’un journal de gauche, proche des gens qui n’ont pas forcément les moyens d’installer des programmes Microsoft ou Adobe, et qui n’est pas forcément familier avec le sujet, devrait inculquer ! C’est dire aux gens « Open Office est aussi performant que Microsoft Office et c’est gratuit », « Gimp est aussi (pour le grand public on dira) performant que Photoshop et vous ne déboursez pas un centime » ! C’est dire « Ubuntu est un OS facile d’utilisation plus rapide, plus léger, et peut-être même plus simple que Windows » !
D’ailleurs demandez au gens quel navigateur web ils utilisent et pourquoi … oui pourquoi Firefox est-il devenu en quelques années le navigateur le plus populaire ?
Une note humoristique pour finir ce billet …
« Mais cela serait sans doute la plus grande opportunité manquée de notre époque si les logiciels libres ne libéraient rien d’autre que du code. »
(« Nom de code : Linux », documentaire à trouver sur Google Videos)
Premier commentaire ici il me semble, malgré un suivi assidu depuis un moment. Bonne continuation ^^
De toute façon, quelle presse papier grand public n’est pas larguée par ces questions, à part les revues orientées logiciels libres ? Les médias traditionnels voient internet comme le web, la communauté comme facebook, et le logiciel libre comme un programme exécutable gratuit, alors il ne faut pas s’étonner.
(j’avais prévu un long commentaire mais je me suis dit que c’était inapproprié)
Après lecture rapide de l’article pointé, c’est juste, ils n’ont rien compris. Ils confondent logiciel libre et logiciel opensource (supporté par une communauté vs supporté par une entreprise), ils y donnent une connotation idéologique malsaine, passent à côté des questions fondamentales (4 libertés, etc), et terminent par un argument « bobo content » : « tout travail mérite salaire ».
Je cite, parce que c’est édifiant :
«
Le véritable défi à relever, c’est celui de la diffusion la plus large possible de l’informatique dans notre économie pour en accroître la compétitivité et les performances. […] Nul travail intellectuel n’est gratuit et tout travail mérite salaire. Ne nous laissons pas entraîner par la mode ultralibertaire dans des domaines aussi stratégiques que l’industrie du logiciel.
»
Heureusement que les associations ça existe encore, parce que si on devait tous nous payer pour ce qu’on fait bénévolement, on serait millionnaires 😉
Tiens, et si on faisait du compétitif et du rentable ? Après tout on pourrait rentrer en bourse, augmenter les cotisations des adhérents, faire de la publicité marketing ciblé sur les produits cosmétique bio pour s’approprier ce marché de niche, non ?
Merci pour tes commentaires et tes encouragements 🙂 … bien sûr que les gens qui travaillent dans le libre pourraient devenir compétitifs, puisque la demande existe et elle est plus importante que le journaliste sus-cité pourrait nous le faire croire.