Quand j’étais petite (un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre 😉 ), la photo représentait une certaine magie. Voir ma mère arriver avec son Agfamatic (oui le format 110, vous savez, les photos au format timbre-poste), et savoir que par certains sortilèges, ça faisait au bout du compte … des images (pour un enfant on comprend que c’est beau comme concept).
A dix ans, mon cadeau d’anniversaire a été mon premier appareil photo. Il ne payait pas de mine, ce Konica EFP-J mais il a été pendant des années mon joujou préféré. Que dire de mon excitation profonde, quand la pellicule était achevée, lors de ma visite chez le photographe : « elles seront prêtes demain ! ». Et là, j’attendais, fébrile, le moment où j’ouvrirais la pochette.
Les années ont passé et je suis montée en gamme, passant du bridge au reflex. Et puis 2007 est arrivé. L’année où on se rend compte que les photographes se raréfient et que vos copains vous font sentir, que voilà, on est dans les années 2000 et il faut bien se mettre au goût du jour. Fini les investissement coûteux, les allers-retour au photographe. Et vive la photo instantanée, celle qui s’affiche de suite après la prise de vue.
Du coup j’avais mis de coté l’idée d’avoir un labo photo chez moi.
Mais c’était sans compter une bande de rebelles aguerris qui partageait cet avis. La photo en argentique, celle avec la pellicule qu’on doit faire développer, c’est autre chose. C’est la raison même de la photo, le procédé chimique originel à base de sels d’argent (d’où le qualificatif d’argentique) qu’on soumet à divers traitements chimiques, un grain, un rendu incomparable à cette image trop parfaite que rend nos capteurs numériques. Désolée pour les écolos-babas que cette phrase a choqué.
Car oui, il y a peu j’ai fait une session urbex avec mon vieux reflex argentique (un Minolta des années 90 qui est devenu trop automatisé à mon gout, au moins mon passage dans le numérique aura servi à cet apprentissage) …
Et oui j’ai pu ressentir cette vieille jubilation, cette émotion du passé en mieux : j’ai développé la pellicule moi-même, à la suite d’un stage qui vise à me préparer à tout faire dans mon labo à moi. Il ne me reste plus qu’à cette étape à tirer les images et je pense continuer dans cette lancée.
Abandonner le numérique ? je ne pense pas en venir à cette extrême mais je pense que les pellicules vont revenir dare-dare dans mon sac photo 🙂 .