Fuck you, Masterboy ! (ou pourquoi je me suis à moitié désinscrite de Facebook)

Ça faisait déjà pas mal de temps que je dégraissais mon compte Facebook. J’avais déjà temporairement désactivé mon compte il fut un temps, mais il y a eu ce je ne sais quoi d’addictif qui fait qu’on replonge.

Parce que Facebook est un gouffre, un gouffre à temps, un gouffre à relations, comme tous les réseaux sociaux et que finalement, penser que des données aussi personnelles que j’ai pu envoyer nonobstant mon humeur, c’est dangereux. Donc j’ai écrémé au fur et à mesure, supprimant commentaires, likes, partages, au fil des années, même chez mes « amis ». Il fut aussi un temps où j’ajoutais des amis, comme ça, pour me rendre intéressante auprès d’inconnus qui connaissait telle ou telle personne, copain d’urbex potentiel, car oui j’ai voulu me faire un peu de pub via ce biais. Et j’ai déjà « fait le ménage » dans ma liste d’amis. Faire le ménage, sans se soucier que ceux qu’on « supprime », derrière il y a un être humain.

Je ne vous le cache pas : à chaque suppression de ma fiche dans vos profils, je voyais mon compteur décrémenter et ça me pinçait le coeur. Et ça me faisait d’autant plus mal si j’avais connu la personne. Qu’avais-je fait de mal ? dit de travers ? Mais pourquoi, et autant de questions qui me taraudaient. Car pour moi, un ajout d’une personne que je connaissais c’est une marque d’attention, retrouver avec joie mes anciens camarades de classe, ancienne phobique sociale, pour moi c’était suivre le quotidien, prendre des nouvelles et donner des miennes. Si je supprimais quelqu’un que je connaissais, c’est qu’il m’avait contrariée.

Pour tout vous dire, mon adolescence a été difficile, sur le plan relationnel. Ne sachant pas vraiment communiquer, je me suis trouvée des refuges et l’un d’eux a été la musique dance des années 90, et dans le lot, il y avait un groupe qui me faisait briller les yeux : Masterboy. J’aimais leur musique, même si c’est de la musique en boite de qualité moyenne, et je leur trouvais des têtes de gentils, je me disais qu’ils devaient être super sympas en potes ! Je collectionnais tout ce que je pouvais trouver sur eux : c’étaient comme des amis. Bien sûr il y a un équilibre fragile dans les refuges où on idéalise les gens, c’est une forme d’amour. Qui comme on dit, rend aveugle.
J’ai REMUE CIEL ET TERRE, écumé toutes les FNAC de France pour dénicher leur premier album « The Masterboy Family », introuvable, pour avoir tous leurs CD. Ma mère s’en souvient encore. Jusqu’à la création d’Amazon, qui l’avait en stock. J’ai mis 5 ans à chercher. 5 ans.
J’ai même une fois crée une carte de vœux à la main pour souhaiter l’anniversaire de Tommy.
De 2001 à 2005 j’ai tenu le site masterboy.fr.st que j’avais fait de A à Z, sauf les photos. Je crois même que c’est mes premières lignes en PHP. Mes premières lignes EN PHP les gars, c’est pour Masterboy que je les ai faites !!!!


— MES. PREMIERES. LIGNES. EN. PHP. —


C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup …
Je n’ai jamais pu les voir en concert, mais j’avais fait des pieds et des mains en 2005 avec mon premier amour pour aller voir Klubbingman (Tommy) setter au Kinky Palace. Il y avait Enrico avec lui, je n’ai pas pu résister au fait de le prendre en photo sans lui demander, j’avais osé parler à Tommy pour lui dire bonjour et demander une photo dédicacée, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait Enrico, c’était trop d’émotions. Il s’en est rendu compte et j’ai vu à sa tête qu’il n’était pas content. ça m’a trotté dans la tête pendant des années. Je suis désolée, Enrico …

Puis il y a eu les réseaux sociaux et j’ai eu le courage de les demander en amis, tous les trois : Tommy, Trixxi et Enrico. J’étais contente car je pouvais les suivre. L’ado intérieure était ravie d’autant plus qu’il ont sorti dernièrement un nouvel album.

Puis un jour est venu le drame.
J’ai vu un ami en moins dans ma liste. C’était Trixxi.
Quelques jours après avoir reçu un mail de Tommy où il ne dit même pas bonjour en réponse à ma demande : pour les 30 ans du groupe, il prévoyaient une tournée mondiale de concerts. Sauf en France où il n’y a que Strasbourg dans le cadre d’un « event années 90 ». Si tu es du Sud, paie tes kilomètres. En plus, je déteste cette ville.

En fait j’ai trouvé ça moche. Car oui je n’osais à peine liker ou mettre des commentaires, mais c’est juste que … je n’osais pas. Ces gens-là, fut-il un temps où j’aurais pu donner ma vie pour aller les voir. J’avais même prévu d’aller à Strasbourg (reminder : je hais cette ville) en mai, avec possibilité de Backstage, mais étant donné les circonstances ce n’est plus la peine. Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça. Quais-je dit de travers ? L’avais-je mérité après tout ce dévouement ? J’étais une fan number one ! C’est hyper dur de subir ça, ça m’a juste crevé le cœur. On ne fait pas le ménage dans son Facebook quand on est artiste !!! J’avais ouvert la boite de Pandore, les idoles portent bien leur nom.

– ach, tu fffais koi après le Konzert ?
– che vais chouer à gui dépenzera le pluz zzzzon pognon !
– ach zer gut, che peux chouer ?
– jaaaaaa gerrne, toll !
– on est touzzz drès gondeeeents $$$

Je n’ai pas supprimé mon compte, pour la bonne raison que j’en ai besoin pour mon projet AD Urbex, et pour suivre ceux qui m’intéressent en les « followant ». Alors pour ne plus subir ce pincement, j’ai supprimé tout le monde en mettant un message sur mon mur.

Mais ça ne m’étonne pas. En 1997, je me suis inscrite au Fan-Club mais je n’ai jamais rien reçu de leur part : ni carte, ni rien. Je n’ai jamais su ce qu’il s’était passé. Mais déjà, ils me décevaient. J’espère que vous avez bien profité de l’argent de mes parents pour vos Rolex ou vos Porsche !!!

Je ne suis pas en colère, je suis déçue. Et un peu à la limite du dégoût. Je pensais que ces gens avaient de la considération pour leurs fans, je me rends compte que ce n’est pas le cas. Alors je vous rends la pareille : fuck you, Masterboy.

Et ne me parlez plus de ce groupe …

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