Bienvenue chez les Teutons

Parce qu’il n’y a pas que la France profonde, non, non.

Il y a aussi l’Allemagne profonde : des petits villages proches de notre pays qui n’en démordent pas niveau images d’Epinal et lieux communs.

Un jour de décembre 2005 (le lendemain de Noel en fait), je me suis retrouvée à Sinsheim, minuscule bled situé dans l’ex-RDA dans le Land du Bade-Wurtemberg, pas trop loin de Stuttgart en fait.

La petite auberge pittoresque en question.

Pour trouver un hôtel pas cher là-dedans, quand soi-même et les gens qui vous accompagnent ne parlent pas un mot allemand, c’est un peu comme partir à Khô-Lanta, on ne sait pas sur quoi on risque de tomber. Surtout quand le Taxi vous dépose dans le village voisin (comment ça c’est si loin, Adersbach ?) … et qu’on tombe sur une petite auberge pittoresque du genre (mais il y a des gens vivants dans le coin ???). Remarquez bien les enseignes avec la bière dessus.

Il faut savoir que aller là-bas c’est : avion jusqu’à Paris, train de nuit Paris-Stuttgart et divers petits trains de campagne qui amènent à destination. On est content quand on arrive.

A l’intérieur nous trouvâmes le gérant de la maison. Allongé sur le banc qui jouxtait la cheminée de la salle à manger. Sans que nous ne comprenions pourquoi, il s’est mis à vociférer divers mots en allemand, que nous ne comprîmes évidemment pas. En fin de compte, il s’est levé péniblement en se frottant les yeux, j’ai pris de mon sac un carnet et un crayon pour écrire mon nom, ou n’importe quoi qui puisse me faire comprendre vis-à-vis de ce monsieur qui n’avait visiblement pas les yeux en face des trous. Là nous nous sommes dit « pas la peine » et on se voyait déjà cherchant pitoyablement un hôtel dans une région ou même l’anglais était incompris des autochtones (Alors qu’on croyait que c’était notre seule bouée) ! Ce dernier nous fait signe au dernier moment de revenir (ça y est ses synapses se sont reconnectées à ses axones, hourra !) et monte les bagages dans notre chambre ! Il aura fini par se justifier : « Ze Zuis désSolé, je beauKoup Puvé Fous saFez … ». Oui notre hôte parlait français, au fond il était sympathique, et l’auberge était correcte.

Bière qui coule n’amasse pas mousse.

Sitôt passées ces entrefaites il faut se rendre à l’évidence : quand l’hiver vous séjournez en Teutonie Profonde, c’est tout à fait inutile de faire un quelconque geste pour ne pas grossir. Pour ma part j’ai pris 3 kilos là-bas. Vous n’échapperez pas aux bretzels au beurre dans les boulangeries, au chou, aux saucisses (par contre on ne sert pas de choucroute, trop élaboré, c’est pour les citadins et les touristes et nous ne sommes pas dans une région à touristes), aux pommes de terre gratinées et surtout, à la bière … moult choix de pressions qui font le charme de ce pays.

La plupart des autochtones que vous croisez là-bas sont typiques : souvent bien en chair, le teint rougeâtre et la grosse moustache sont de rigueur.

Locomotion : on y trouve des autobus dans ce village, mais attention il faut savoir que chez eux, le 26 décembre, c’est aussi férié, Noel ça dure deux jours ! (et il passe deux fois aussi le Père Noel ? ô_O)

Le temps : en hiver, on n’y échappe pas. Je ne me suis doutée de rien le premier jour, mais le deuxième ma joie fut intense en constatant une chute de neige d’au moins trente centimètres qui s’est produite la nuit. Et il fait FROID : prévoyez les grosses chaussettes.

Et pourtant … un train peut en cacher un autre …

Je suis venue à Sinsheim pour profiter d’une boite de nuit très branchée : le Kinki Palace, et ainsi rencontrer mon idole de toujours … DJ Klubbingman (un nom à coucher dehors je sais …) ! Hé oui, il y a des jeunes dans ce pays.

Musée Technique de Sinsheim

Et surtout, pas mal de gens connaissent Sinsheim pour son fabuleux Musée Automobile et Technologique, dans lequel des voitures de collection de tous âges sont exposées, mais également des vestiges techniques de guerre volants et roulants. A voir absolument ! (La photo n’est pas de moi).

Alors oui l’Allemagne profonde a son côté kitch traditionaliste qui donnerait presque envie de s’attendre à voir débarquer un Allemand en bermuda à bretelles, petit chapeau et choppe de bière à la main, mais cette touche est balancé par un modernisme et un avant-gardisme qui coupe le souffle. Ce sont eux les meilleurs !

Attention : ça suprend de se faire réveiller dans le train par la Police Allemande à la frontière « PAPEREN FRAULEN BITTE !!! ». Pas tirer, pas tirer, calme, gentil, voilà.

Et sinon c’est bien beau mais c’est où, Sinsheim ? C’est par là :

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